Conseil de nutritionniste Bien gérer la complémentation au robot de traite
L’arrivée d’un robot de traite entraîne souvent une augmentation des apports de concentrés, c’est pourquoi il est important de suivre une bonne « stratégie » alimentaire. Voici quelques conseils prodigués par les nutritionnistes de Bdm.
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Tout d’abord, la mise en place d’un plan de complémentation en adéquation avec le troupeau est primordiale, et ce, avant la mise en route du robot de traite.
Au Dac ou au robot, le plan de complémentation se conduit en deux phases :
- La première permet d’accompagner l’animal à son pic de lactation.
- La seconde prend seulement en compte la production journalière de l’animal.
Le plus souvent, le jour charnière entre ces deux phases correspond au jour moyen d’expression du pic de lactation des animaux du troupeau, généralement entre le 35ème et 50ème jour après le vêlage.
Avec ou sans pompe à propylène ?
La présence de deux alimentateurs suffit. En effet, une descente pour un produit azoté, et une autre pour un aliment de production.
L’ajout d’une pompe à monopropylène glycol 100 % peut être un plus. Sur des vaches hautes productrices, cela peut permettre de couvrir en énergie les derniers litres de lait produits par l’animal. Mais attention à ne pas tomber dans la facilité et l’excès, la base d’une bonne lactation : c’est une bonne ration vache tarie !
Ne pas dépasser 6 kg
Mieux vaut privilégier la complémentation dans la ration mélangée plutôt qu’au robot pour respecter les fondamentaux de l’alimentation d’un ruminant. L’ensemble des deux aliments au Dac du robot ne doit pas dépasser les 5 à 6 kg/VL/jour (répartis sur les 2 ou 3 traites). En effet, trop d’aliment au robot de traite favorise des pics d’acidité au niveau du rumen de l’animal, et donc un déséquilibre bactérien.
L’appétence du soja
Il est important d’apporter des matières simples et nobles. L’utilisation de tourteau de soja 48 en tant que correcteur azoté est intéressante. C’est l’aliment le plus appétant qui va favoriser le passage des animaux au robot. La quantité distribuée varie de 1,5 à 2,5 kg/VL/jour. Techniquement, ce sont les 2 kg de tourteau qui finissent d’équilibrer la ration de base.
Pré-mélange de production
Pour l’aliment de production, la valorisation des produits de l’exploitation peut-être un avantage. En effet, le pré-mélange de céréales à paille, maïs grain, pulpe de betterave avec du tourteau de soja et/ou colza peut permettre la fabrication d’un aliment de qualité à moindre coût. Les céréales à paille peuvent également être introduites en quantité modérée seules ou comme second aliment. Le but est de reconstituer un aliment de production avec le tourteau de soja.
L’utilisation de co-produits simples peut aussi être intéressante. L’Amyplus (équivalent à une VL 2,5 L) et le corn gluten, deux coproduits d’amidonneries issus du blé et du maïs, apportent simultanément de l’énergie et de la protéine à l’animal. Les tarifs oscillent entre 180 et 260 € HT/tonne, suivant les quantités achetées.
Créer du mouvement
Pour optimiser les systèmes robotisés, la bonne santé des pieds est un facteur crucial pour assurer la fréquentation du robot. La repousse répétée de la ration à l’auge permet aussi un accroissement de l’activité des animaux dans le bâtiment.
Exemple de ration "robot"
- Quotidienne à l'auge
Ration mélangée | Kg/VL/j |
---|---|
Paille blé seule, bonne | 0,5 |
Ensilage luzerne 2C 47 % MS 20 % MAT | 7 |
Ensilage luzerne 3è coupe 28 % MS 16 % MAT | 8 |
Maïs humide Maxammon 67 % MS | 3 |
Minéral 5/25/5 | 0,27 |
Sel marin, sel gemme | 0,06 |
Tourteau de colza | 3 |
Ensilage maïs 2013 35%MS | 26 |
- Au robot :
De 0 jours à 50 jours après vêlage :
- De 1.5 à 2.3 kg de correcteur
- De 0.5 à 2.5 kg d’amyplus
Après 50 jours de lactation :
25 l | 28 l | 31 l | 35 l | 40 l | 45 l | |
---|---|---|---|---|---|---|
Correcteur (kg) | 1.5 | 2 | 2 | 2 | 2.3 | 2.3 |
Amyplus (kg) | 0 | 0.5 | 1.5 | 2 | 2 | 2.5 |
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